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Les intempéries

12/04/2022
Les intempéries

Inondations, pluies diluviennes, glissement de terrain, vents tempétueux font la une des médias cet été. Nous regardons, nous écoutons et apprécions de ne pas être concernés.

Mais les intempéries ne sont pas choses nouvelles et si nous avons eu la chance d’échapper depuis plusieurs décennies à ce que nous appelons aujourd’hui des catastrophes naturelles, ce ne fut pas le cas dans la première moitié du XIXe siècle.

Le 5 juillet 1811, le territoire de la commune fut ravagé par une pluie diluvienne. Ceci amena le maire de l’époque (Jean Leblanc) à prendre l’arrêté suivant :

  • "il sera fait un appel de tous les habitants pour réparer les chemins dégradés et encombrés ; ils devront se présenter à quatre heures du matin avec voitures, pelles, pioche et marteaux.
  • il sera pris note des manquants afin que personne ne soit excepté de la prestation en nature ; les femmes et les enfants ne seront pas admis, à moins qu’ils ne présentent une force d’homme."

Du mois de juillet 1815 à la fin de 1816, la France connut de fortes intempéries. Les pluies furent fatales aux récoltes et vignes. Le gouvernement, en l’occurrence Louis XVIII, dut faire venir des grains et de la farine de divers pays dont la Russie et l’Amérique pour éviter une trop grande disette. Joux ne fut pas épargnée ! Les archives communales font état d’une gelée le 3 septembre 1816 avec formation de glace : ce n’est pas l’idéal pour vendanger le peu de raisins ayant résisté aux fléaux précédents.

Mais la série n’était pas finie ! Le 30 juin 1820, un orage épouvantable s’abattit sur Joux. Pendant prés de quatre heures, en fin de journée, la pluie et la grêle ont alterné sans interruption.

Selon Edme Deletang, maire de l’époque, « Les nuages touchaient terre, le ciel était en feu et le tonnerre ne cessait pas. La pluie est tombée en trombe, ensuite des grêlons gros comme des noix sont venus s’ajouter à la frayeur des habitants. » 

Toutes les vallées furent ravagées, la terre végétale emportée et les récoltes saccagées. Dans la partie basse du pays, cent quatre maisons furent inondées ; l’eau s’est élevée jusqu’à deux mètres au-dessus de la grande rue.

Cent quarante têtes de bétail furent noyées. Il en a été, malheureusement, de même pour l’aubergiste du Pays dont le corps fut retrouvé le lendemain matin à Sacy.

Les journaux de l’époque ont rendu compte de cet orage qui a également touché Précy, Sacy, Essert et Villiers la Grange où quatre personnes ont péri.

Bien évidemment, les alertes « orange » n’existaient pas à l’époque ! Dans le cas contraire auraient-elles pu éviter les pertes humaines et animales ?

En souvenir de cette catastrophe, une croix fut édifié prés du cimetière. Sur son socle fut gravée l’inscription suivante :

« Le 30 juin 1820
Les eaux du ciel submergèrent ces lieux
Les habitants
Sauvés par la protection divine
Et secourus par la munificente
Du roi Louis XVIII
Et de son auguste famille
Ont fait ériger cette croix
Pour perpétuer le souvenir du malheur
Et des bienfaits de la reconnaissance »

Elle est toujours debout au lieu-dit « le Crot » ; vous ne pouvez pas la manquer sur votre droite lorsque vous allez vers Nitry ! 

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